Côte d’Ivoire

Semaine nationale de la petite enfance : Nassénéba Touré « Chaque franc investi dans la petite enfance génère un retour économique 7 à 10 fois supérieur »

Mis à jour le 7 avril 2025
Publié le 07/04/2025 à 5:40 , , , , , , ,

La Semaine nationale de la petite enfance (SENAPE) a ouvert ses portes ce lundi 7 avril 2025 à Abidjan, en présence de la ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Nassénéba Touré.

La 4e édition de la Semaine nationale de la petite enfance (SENAPE) a été officiellement lancée ce lundi 7 avril 2025 à Abidjan.

En présence de la ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Nassénéba Touré, et du parrain de l’édition, Dr Eugène Aka Aouélé, l’événement a rassemblé tous les acteurs de la petite enfance, des partenaires techniques et financiers ainsi que les tout-petits eux-mêmes, venus exprimer leurs talents.

La ministre Nassénéba Touré a souligné l’importance d’investir dans des services de garde d’enfants accessibles, de qualité et adaptés aux réalités des familles ivoiriennes.

C’est une condition indispensable au développement des enfants mais aussi à l’autonomisation des femmes selon elle.

À la cérémonie d’ouverture, les tout-petits ont ravi l’auditoire à travers des prestations artistiques porteuses de messages forts destinés aux parents, autorités et partenaires.

Parmi eux, la jeune Davila Oulaï, pensionnaire de grande section, a fait entendre la voix des enfants à travers un message éloquemment rendu qui n’a laissé personne indifférent.

Placée sous le thème : « Promouvoir les services de garde d’enfants pour un développement harmonieux de la petite enfance et l’autonomisation de la femme », cette semaine vise à sensibiliser et mobiliser pour un meilleur encadrement des enfants en Côte d’Ivoire.

L’UNICEF, partenaire du MFFE, a rappelé de son côté que l’investissement dans la petite enfance est un levier stratégique pour le développement social et économique du pays.

Actuellement, ce sont 21 000 enfants, dont 500 en situation de handicap, qui sont accueillis chaque année dans 445 établissements publics, encadrés par 870 agents.

Des chiffres encore faibles au regard des 3,7 millions d’enfants de moins de 5 ans recensés lors du dernier recensement de 2021, représentant 12,58% de la population ivoirienne.

Nassénéba Touré a livré un message en faveur du développement des services de garde d’enfants, les plaçant au cœur des enjeux socio-économiques actuels de la Côte d’Ivoire.

Selon elle, investir dans des structures de garde de qualité, accessibles et abordables est un impératif pour réduire les inégalités de genre et stimuler une croissance inclusive.

Elle s’est appuyée sur les données de la Banque mondiale, affirmant que chaque franc investi dans la petite enfance génère un retour économique 7 à 10 fois supérieur.

« L’entrée massive des femmes sur le marché de l’emploi, représentant désormais plus de 40% de la population active en Côte d’Ivoire, a transformé les structures familiales, a souligné la ministre.

Cela se traduit souvent par une distanciation des liens intergénérationnels et une nucléarisation des ménages », fait-elle savoir.

Des défis sociaux urgents

Cette nouvelle donne sociale entraîne une augmentation des besoins en services de garde d’enfants, ainsi qu’une crise du personnel domestique et la persistance des inégalités sociales.

« De nombreuses familles sont aujourd’hui confrontées à de véritables casse-têtes pour faire garder leurs enfants, a reconnu la ministre.

Cela expose les mères, en particulier, à des arbitrages douloureux entre vie professionnelle et vie familiale », fait remarquer la ministre.

Une réponse gouvernementale volontariste

Face à ces défis, des réformes ont été entreprises. Nassénéba Touré a cité deux mesures :

L’allongement du congé de maternité à 24 semaines pour les femmes fonctionnaires, et l’instauration d’un congé de paternité d’un mois.

« Ces décisions traduisent notre engagement à soutenir les familles et à favoriser une meilleure conciliation entre les sphères professionnelle et familiale », a-t-elle insisté.

Les services de garde, leviers de développement

Pour la ministre, les structures de garde ne sont pas seulement une réponse logistique.

« Elles sont de véritables outils de développement pour l’enfant, contribuant à sa protection sanitaire, nutritionnelle, cognitive, motrice, langagière et socio-affective. »

Dans cette perspective, son département a initié l’élaboration d’une Stratégie nationale de développement de la petite enfance, assortie de normes et standards de qualité pour les structures d’accueil.

L’autonomisation des femmes en ligne de mire

« Aujourd’hui, faute de solutions de garde accessibles et abordables, certaines femmes sont contraintes de quitter leur emploi ou de refuser des opportunités professionnelles, a déploré la Ministre.

Cela constitue un frein à leur épanouissement, mais aussi une perte pour l’économie nationale. »

Elle en appelle à un investissement accru dans ces structures, rappelant : « Investir dans la petite enfance, c’est miser sur l’avenir. Chaque franc investi rapporte entre 7 et 10 fois plus, selon les études de la Banque mondiale. »

L’UNICEF, partenaire de longue date du MFFE, a rappelé de son côté que l’investissement dans la petite enfance est un levier stratégique pour le développement social et économique du pays.

Tristan Sahi

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